Son palmarès était déjà long comme le bras, vice-champion olympique à Sydney (2000), 127 capes en équipe de France, 3e à l’Euro 2005, double vainqueur de l’Euroligue (et deux finales) avec la Virtus Bologne (1998-2001), champion de France avec Pau-Orthez (1996), d’Italie avec la Virtus Bologne (1998-2001), quadruple lauréat de la Coupe d’Italie (1999 à 2002), finaliste de la Coupe Saporta avec la Virtus (2000), MVP français (1991-1992-1993-1994 sous les couleurs de Cholet, 1996 avec Pau-Orthez), All Star Européen avec le maillot de la Virtus (1998-1999), enfin nommé au Fiba Hal of Fame (juillet 2005), Champion du monde militaire (1991)… Antoine Rigaudeau l’a complété en 2019 du côté de Tain L’Hermitage par un sacre avec Los Veteranos de Valencia lors de la 1ère édition du Vin’t’Age, un tournoi créé par Jean-Paul Rebatet et Philippe Morin, un rendez-vous autour du basket, de l’amitié et des retrouvailles, en s’appuyant sur des régions viticoles, une manifestation dont il est tout à la fois la tête de gondole, la référence, le parrain naturel.

« Je suis un nom parmi d’autres »
Mais « Le Roi » (son surnom en Italie) n’est guère sensible à ces qualificatifs, lui qui a toujours cultivé une discrétion inversement proportionnelle à son talent. « Disons que la présence de Jean-Paul (Rebatet) a déclenché ma venue et celle de mon équipe. C’est un de nos objectifs de participer à ce type d’événements et d’y prendre du plaisir. La première édition s’était très bien passée et ça fait partie des trois tournois incontournables de notre calendrier avec un « Plus de 45 ans » en septembre à Valencia et un match (sous réserve) dans le cadre de la Copa del Rey (Coupe du Roi) » explique le natif de Cholet. Et celui-ci de bien insister : « Je suis un nom parmi d’autres, ce type d’évènement ne fonctionne pas autour d’une personne. Si je peux apporter un peu par mon image, c’est très bien.À titre personnel, ça ne m’intéresse pas plus que ça de venir s’il n’y a pas d’intérêt sportif.»
Constitué de 40-45 joueurs (dont 80% vivent à Valencia), qui anciens joueurs du club comme l’actuel directeur institutionnel du club de Valencia, Víctor Luengo ou Jose Miguel Garcia (3 fois meilleur marqueur de la 2e division, espagnole), « le groupe essaie de s’entraîner une fois par semaine et dispute des matches par ci par là sur convocations de 12-15 éléments. « Si au Barça et au Real, ces équipes vétérans s’appuient autour d’une association, d’une fondation, à notre niveau, il n’y a pas de structure juridique. Nous avons les équipements du Valencia Basket Club et la salle d’entraînement en fonction de son occupation. Les joueurs paient leurs frais quand ils ne sont pas pris en charge par l’organisateur du match exhibition… A Valencia, il existe un mini-championnat des + de 40 ans, le basket vétéran motive beaucoup de joueurs et joueuses », décrit le Valencian d’adoption.
« La gastronomie me paraît plus appropriée »
Présente à chacune des quatre éditions du Vin’t’Age, mis à part celle de 2020 (à Fleurie) pour cause d’épidémie de Covid au sein de l’effectif, la délégation valenciane sera de nouveau de la partie fin juin, attirée tant par le côté sportif que la dimension « extra-basket » de ce tournoi entre régions viticoles. « Pour ma part, je suis plutôt dans le basket gastronomie et convivialité qui me semble beaucoup plus large, plus approprié, chaque équipe venant avec ses spécialités, les faisant découvrir. Ça serait bien d’orienter cet évènement vers le côté gastronome dont le vin, à la base du projet, fait partie (sourire). Nous ne viendrions pas au Vin’t’Age si il n’y avait pas un minimum d’esprit compétitif. Il y a cette envie de compétition jusqu’au coup de sifflet final, et après nous n’avons aucun problème pour nous remettre en mode convivialité. En résumé, c’est un événement convivial où le niveau basket, N2, N3 voire au-dessus est bon. Le mixte d’anciens joueurs et de plus jeunes est une excellente chose qui nous plaît. » On l’a compris, Los Veteranos, malgré un effectif quelque peu réduit en profondeur pour la 5e édition tenteront bien de décrocher le trophée une seconde fois même sans leur « star » cantonnée sur le banc, la faute « à une cheville trop douloureuse, des problèmes de genou, de dos aussi. Je me maintiens physiquement en faisant du fitness en salle, des exercices spécifiques, du cardio sans impacts. Jouer au basket cela m’est impossible. » Dommage pour le spectacle car « Le Roi » avait affiché plus que de sacrés restes lors de l’édition inaugurale à Tain L’Hermitage (2019).
« Donner ma vision des choses »
Mais la présence de celui qui a été intronisé à l’Académie du basket français en 2010 puis été le premier français au FIBA Hall of Fame dans la catégorie « joueurs » (2015) est un symbole fort en matière de patrimoine, transmission, mise à l’honneur. « Tout le monde écrit un peu l’histoire de son milieu, ça devrait faire partie des évolutions de notre basket de transmettre, partager son expérience de certaines situations vécues dans divers endroits du monde. Si la finalité du basket est la même, on n’en n’a pas toujours la même vision, c’est intéressant de dire des choses. Personnellement, je ne cours après les récompenses individuelles, les honneurs. Je les comprends et les accepte. Ils renforcent un statut un peu plus important pour être dans ce rôle de partage », analyse l’intéressé. Alors, ce type de tournoi, entre « basket, compétition, convivialité, partage, proximité… « ça me tient à coeur. On est souvent, dans le basket de haut-niveau, cloisonnés dans le haut de la pyramide avec le sentiment d’être intouchable. Moi j’ai envie de donner du temps, je suis attaché à ce type de rendez-vous. Je n’ai aucun problème à y venir, à échanger, à donner ma vision des choses, à aller au contact du basketball dit amateur… »
On peut en témoigner, entre selfies et discussions informelles même si l’icône peut en impressionner certains, l’ancien meneur des Bleus est une guest-star d’une simplicité désarmante. Et il ne cache pas son envie que « ce Vin’t’Age perdure, on a besoin que ce soit le cas avec un besoin également de le structurer, de bien l’asseoir pour continuer sous cette forme là. Cela nécessite beaucoup de travail, de trouver des ressources j’ai l’impression qu’il y a déjà des prétendants pour accueillir les prochaines éditions, ce qui est vraiment bon signe.”

« Les jeunes et les entraîneurs, une vraie motivation »
S’il est basé à Valencia, celui qui a joué aux Dallas Mavericks (2003) voyage pas mal en France. « J’ai effectué le tirage au sort de la Leaders Cup, j’effectue des missions, sans en être salarié, dans le cadre des LNB Légendes (créé fin 2023, NDLR). Je suis un intervenant ponctuel, je vais le plus possible sur le terrain avec les jeunes et les entraîneurs, c’est une vraie motivation, prendre des avis dans les clubs. Je suis à leur disposition, j’ai l’envie profonde de partager ma vision de la formation du jeune joueur et en particulier d’échanger avec les futurs entraîneurs, d’aider le sport de masse. Rentré à l’Assemblée Générale de la LNB en juin 2023 me permet de connaître plus en profondeur les instances et savoir comment elles fonctionnement, je suis encore en phase de curiosité, de découverte, d’apprentissage. À Valencia, je suis monté à bord de NBN23, une société qui a créé une application pour suivre tout le monde amateurs, lui donner de la visibilté, récupérer toutes les données grâce à des feuilles de marque électroniques. Nous sommes présents sur les cinq continents. Avec un autre produit, innovant et sécuritaire, on intervient également dans le domaine de la natation en prenant les données de chaque nageur lambda… » énonce avec humilité le désormais auto-entrepreneur. Comme l’ancien roi des parquets apprend vite, fort de tout son vécu, son expérience, sa simplicité, son palmarès … nul doute que la lecture de ses mails devrait sans tarder lui prendre davantage de temps… Le comité d’organisation du 5e Vin’t’Age à Frontignan – La Peyrade peut plus que jamais savourer le bonheur d’accueillir une telle personnalité fin juin.









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