Coïncidence du calendrier, le MHSC avait dit au-revoir à la Ligue 1 le samedi 10 mai par une lourde défaite (1-4) face au futur champion d’Europe, le Paris SG… il a « fêté » des retrouvailles, non voulues, avec la Ligue 2 par un nul (1-1) face à un club de la banlieue parisienne à l’ADN opposée, le Red Star FC, encore en National il y a deux saisons de cela. Pensionnaire de cette division en 1982-1983 après un unique exercice au sein de l’élite, champion de D2 – son premier gros titre – en 1987, le MHSC, passé le succès en Coupe de France face au Matra Racing (1990), les quarts de finale de feue Coupe des Coupes (1991), la victoire en Coupe de la Ligue – ancienne version – en 1992, une nouvelle finale de Coupe de France perdue face à l’AJ Auxerre (1994) et un premier succès en coupe Intertoto (1999) a alors connu les affres de la relégation en Ligue 2 pour s’en extirper en 2009. Finaliste de la Coupe de la Ligue (2011) et surtout champion totalement inattendu de Ligue 1 devant l’ogre qatari en 2012, le club du président Laurent Nicollin n’a pu cette fois échapper, après des avertissements sans frais, à la douleur et aux lourdes conséquences tant sportives que financières, d’une nouvelle relégation, seize ans après. Et, il suffit de jeter un oeil aux parcours des relégués pour réaliser que le plus dur reste bel et bien à venir…

LE RED STAR, PREMIER HIC PLUTÔT QU’UNE BONNE ETOILE
En accueillant le Red Star FC, premier non relégable la saison écoulée et des soucis d’effectifs jusqu’à l’échauffement, le Montpellier HSC qui s’est reconstruit au fil des semaines entre départs et recrues, remaniement du staff technique, partait quelque part dans l’inconnu. A l’image du passé, réduit à sa plus simple expression entre les deux adversaires, trois duels étant recensés seulement : le dernier remontant ainsi à la saison 1994-1995 avec un succès pailladin (0-1, Carotti) en 16e de finale de la Coupe de France au stade Bauer à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), les deux autres en D2 (déjà) lors de la saison 1985-1986 avec un 0-0 à La Mosson et un succès en région parisienne (2-3, doublé de Jean-Marc Valadier et Scala). Premier signe positif ô combien appréciable samedi, la circulation assez dense du côté de l’avenue d’Heidelberg à un tour de cadran du coup d’envoi… et confirmé par une affluence de 10 875 spectateurs, le meilleur total de cette 1ère journée de Ligue 2 BKT. Mais, mené au score (11e), la faute à une entame trop timorée ainsi que l’a déploré « Papus » Camara, le MHSC a eu le mérite d’égaliser par cap’tain Omeragic (38e) avant de rater plusieurs opportunités de 2-1… tout en ne passant pas loin non plus de la correctionnelle à deux reprises. « ll y a tout de même une petite pointe de regrets sur la 2e mi-temps avec quelques situations. Par moments, on a affiché de la fébrilité, je leur ai dit, l’accouchement est passé, le bébé est sorti et maintenant, la saison peut être entamée… Je veux aussi en profiter pour remercier les supporters », a commenté Zoumana Camara. Des supporters, de retour (enfin) dans la tribune Etang de Thau qui ont poussé leur équipe 90 minutes durant, qui n’ont pas perdu la mémoire sous prétexte du passage à la Ligue 2 avec le traditionnel hommage rendu à Loulou à la 74e, qui ont salué le baptême du feu (réussi, ce qui ne l’empêchera pas de céder son poste à Simon Ngapandouetnbu, l’ex-Marseillais au Mans) de Viktor Dzodic dans les barres (le 3e de la famille Dzodic après Nenad et Stefan à avoir porté le maillot du MHSC en « pros » donc) et qui ont même applaudi l’entrée tardive de Savanier (84e) ce qui n’était pas gagné.

DES CHIFFRES QUI NE SONT PAS RASSURANTS
Ceux de la saison écoulée (4 victoires, 4 nuls, 26 défaites en 34 matches, 16 points, 23 buts inscrits/18e, 79 buts encaissés/18e, différence – 56) sont catastrophiques et même malheureusement historiques. Un succès aurait fait un bien fou à tout le monde, hélas, et à cheval entre l’exercice précédent et celui venant de débuter, cela fait donc 16 matches de rang sans succès à fêter pour le MHSC, le dernier en date remontant au 26 janvier à Toulouse lors du derby de l’Occitanie et le dernier glané à domicile, neuf jours plus tôt face à l’AS Monaco, dans les deux cas sur le score de 2-1. Dans un autre ordre d’idée, toujours en matière chiffrée, l’un et l’autre étant bien sûr étroitement liés, le MHSC, réduit à la portion congrue sur le plan des droits TV (3 millions d’euros encaissés) présente un budget, élevé pour la division, de 29 millions d’euros contre 35 en 2024-2025. Mais, les données sont très claires, l’objectif est toujours de réduire la masse salariale et Laurent Nicollin n’a pas caché qu’un maintien en Ligue 1 aurait été synonyme de dépôt de bilan !

L’AVENIR IMMEDIAT ET PLUS LOINTAIN
S’il n’y a pas de honte à être relégué en Ligue 2, parlez-en donc aux Marseillais, aux Stéphanois… sans parler des Bordelais, englués en N2, vouloir regoûter aux joutes de la Ligue 1 ne va pas être chose simple. Il y a des candidats affirmés, plus légitimes pour certains, mieux structurés et à la surface financière plus importante. Dans ce championnat remporté par le FC Lorient (71 pts) devant le Paris FC (69 pts) et le FC Metz (65 pts) lors de l’exercice précédent, le trio de tête, même s’il avait pris ses distances (9 pts d’écart entre le 3e et le 4e) a concédé 19 défaites et enregistré 22 nuls en cumulé, et un piège attend les clubs chaque semaine. Et ça n’est pas un hasard si aucun des trois relégués (Reims, Saint-Etienne et le MHSC) n’est parvenu à s’imposer (3 nuls) lors d’une 1ère journée marquée par six parités sur les huit matches disputés (Boulogne-sur-Mer / SC Bastia a été décalé au 16 septembre) ! Avec un effectif qui devrait subir encore des retouches d’ici la conclusion du Mercato (1er septembre), le MHSC a certes des espoirs mais aucune certitude. Et avant de revivre la soirée historique du 29 mai 2009, un MHSC – RC Strasbourg, de l’eau va couler sous les ponts. Et, à défaut d’un nouveau stade dont on espère qu’il verra bien le jour après les promesses (non tenues) de certains, le staff largement remanié du MHSC va devoir travailler en profondeur. C’est à ce prix là que la Paillade retrouvera le sourire et pourra espérer fêter sa… 51e année d’existence par un apéro géant…
CALENDRIER
Le MHSC va enchaîner le championnat avec deux déplacements consécutifs : au Mans FC (lundi 18 août, 20 h 45), à l’ES Troyes AC (samedi 23 août, 14 h) avant d’accueillir l’Amiens Sporting CF (vendredi 29 août, 20 h), de se rendre à l’EA Guingamp (lundi 15 septembre, 20 h 45) avant la venue du Sporting Club de Bastia (samedi 20 septembre, 14 h)… soit au passage, cinq anciens pensionnaires de l’élite hexagonale. A ce moment là, Zoumana Camara en saura plus sur le potentiel d’une équipe largement revue et corrigée et si l’objectif de Laurent Nicollin, les cinq premières places « avec un point effectué fin décembre pour voir si on peut viser une montée directe, les barrages ou si on est dans le ventre mou du championnat » dixit l’intéressé au Midi Libre peut être atteint ou non.











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