Refroidi par son échec dans l’un des derbys de l’Occitanie sur le terrain du Fenix Toulouse quatorze jours plus tôt, le MHB a suivi l’évolution météo de ces derniers jours en prenant un coup de chaud qui a comblé les Blue Fox avec une parenthèse enchantée du côté de l’Accor Arena de Paris Bercy le week-end dernier. Au terme d’un duel indécis à souhait, d’une séance de jets de 7 mètres étouffante face au Paris SG en finale de Coupe de France, le Montpellier HB d’Erick Mathé a mis un terme à 7 ans de disette. Et ce, au meilleur moment qui soit, en prélude au Final Four de Hambourg qui se profile les samedi samedi 24 et dimanche 25 mai.

UNE VICTOIRE TOTALEMENT MÉRITÉE
Privé de plusieurs de ses atouts (Yannis Lenne,Lucas Pellas, Kyllian Villeminot) quand son « hôte » parisien devait se passer du duo Grébille – Holm, le MHB battu dans la capitale en Liqui Moly Starligue (29-23) début novembre non sans avoir très longtemps menacé le PSG HB, ne partait pas avec les faveurs du pronostic en une finale gagnée, pour la 13e et alors dernière fois en Coupe de France en 2016 aux dépens, vous l’aurez deviné… du PSG (39-32). Et très vite, on a compris que le suspense serait roi, que l’indécision perdurerait jusque dans les derniers échanges. Sur la durée des soixante minutes, les courbes de l’évolution du score des deux camps se suivent de façon impressionnante. On a recensé 16 égalités (à 1, 2, 4, 5, 6, 7, 8, 11, 12, 16, 17, 18, 19, 20, 24, 28), un avantage maximal, unique, de + 3 (28-25) pour le MHB à la 52e, de + 2 pour le PSG très rarement devant au tableau d’affichage (0-1, 1-2, 5-6, 6-7, 7-8, 8-10, 9-11 en 1ère mi-temps) et pas une fois dans une 2e mi-temps conclue sur un 28-28. Les statistiques se ressemblent comme deux petites soeurs également (36/52 buts/tirs au MHB vs 35/53 pour le PSG; 13/48 vs 13/47 pour les arrêts; 14/17 aux penalties des deux côtés…). Selon l’expression consacrée en sport, ça se jouerait non plus sur le supplément d’âme qui a davantage animé les Héraultais mais … sur des détails, soit des jets de 7 mètres ce qui fut le cas selon les règles en vigueur en cas d’égalité au final. Et là, le MHB passé près de la correctionnelle lors de la dernière possession parisienne dans le temps règlementaire, a tremblé jusqu’au bout. Après l’échec du dernier arrivé, Richert par ailleurs l’un des fers de lance du MHB dans le match (10/11 dont 6/7 aux pen.), Solé a réussi le tir du 2-0… avant qu’il ne soit annulé, Desbonnet signalant (hurlant) au corps arbitral une faute de pied confirmée au visionnage, mais la tentative de Cikusa à 2-3 était stoppée par Palicka, un échec compensé par Bolzinger (0 arrêt en cours de match) qui l’imitait superbement face à la star égyptienne Omar, c’est enfin Simonet qui n’en tire jamais durant les matches, ce qui n’est pas le cas dans ce contexte, qui avait les c… pour égaliser à 3-3. On était reparti pour un tour !! Ouahhh… Au terrible jeu de la mort subite, le MHB étant alors passé « premier tireur », le 3/3 au crédit de Simonet-Richert-Cikusa trouvait quasiment réponse avec le 2/2 des Parisiens et, futurs Montpelliérains Balaguer-Plantin mais la 20e tentative de la séance voyait un Desbonnet en feu (11 arrêts sur 35 dont 1/4 aux pen.) mettre la misère à l’infortuné Omar avant d’être enseveli par tous ses coéquipiers !! 8-7 sur la série, 36-35 en cumulé et un immense bonheur notamment pour le jeune président Julien Deljarry qui attendait de le vivre depuis son arrivée aux commandes du club.Comme un symbole, c’est du reste l’un de ses prédécesseurs, Rémy Lévy (vice-président de la FFHB) qui a remis le trophée à Valentin Porte et Diego Simonet.

face à Saint-Raphaël à Montbéliard le 2 septembre 2018. PHOTO
Pierre Duperron
DES CHIFFRES ASTRONOMIQUES
Du côté de l’Accor Arena Paris Bercy où les Blue Fox, aux alentours de 500 au total, se sont faits autant voir qu’entendre à l’occasion d’un rendez-vous que la classe politique a honoré avec une très copieuse délégation, le MHB s’est ancré encore un peu plus dans le gotha du sport français. L’énoncé du palmarès, 14 titres de champion de France, désormais 14 Coupes de France, 10 Coupes de la Ligue et 3 Trophées des Champions aux côtés des 2 historiques Ligue des Champions (2003, 2018)… donne le vertige. Même si les comparaisons peuvent se révéler parfois hasardeuses eu égard au nombre de compétitions d’une discipline à une autre, le Paris SG en est à 50 avec ses footballeurs, l’Olympique Lyonnais à 39 (dont 8 Ligue des Champions, un chiffre qu’il sera délicat d’égaliser un jour !) avec ses footballeuses, le Stade Toulousain, lui, affiche 29 titres (dont 6 Champions Cup), pour le le Tango Bourges Basket, c’est 40 (dont 3 Euroligue), pour les volleyeurs et volleyeuses de l’AS Cannes et du RC Cannes, ça se traduit respectivement par 19 pour les premiers et 44 (dont 2 Ligue des Champions) pour les secondes, tiens 44, soit le nombre auquel rêve le MHB dimanche après-midi.

CAP SUR HAMBOURG DES RÊVES PLEIN LA TÊTE
Car, passé les festivités dominicales sur Paris – pour la majorité de l’effectif il s’agissait d’un tout premier titre – le retour dans l’Hérault avec un accueil triomphal et une réception dans les salons de l’Opéra Comédie lundi après-midi suivie d’une prolongation appréciable et appréciée au FDI Stadium, le mode « Final Four » a été vite activé, dès le mardi soir avant qu’une délégation d’une quarantaine de personnes, effectifs, staff, direction du club… ne mette le cap sur Hambourg, grande ville portuaire du nord de l’Allemagne près de l’embouchure de l’Elbe et à proximité de la mer du Nord, rejointe jeudi en fin de soirée. C’est dans cette ville hanséatique, et plus précisément dans la SportHalle que le groupe d’Erick Mathé va se lancer samedi à l’assaut d’un trio majeur de la Bundesliga et d’une grande première aussi puisque jamais un club français n’a gagné l’European League, une propriété… allemande (27 titres dont 8 des 9 derniers plus 12 finales perdues). Face à eux, Valentin Porte et ses coéquipiers retrouveront les armadas de Meslungen (1er ex-aequo), Flensburg-Handewitt (6e, 2 fois titré dans l’épreuve) et le THW Kiel (lauréat à 4 reprises), l’actuel 4e de la compétition la plus puissante du Vieux Continent. Un plateau qui « pèse » au passage 7 Ligue des Champions (4 Kiel, 2 MHB, 1 Flensburg-Handewitt) ce qui n’est surtout pas anodin. Observateur attentif à la vidéo de ses trois rivaux potentiels du week-end, Erick Mathé a déclaré lors de la conférence de presse d’avant Final Four que « leurs jeux nous conviennent relativement bien. On est outsider mais le fait que jamais un club français ne s’est encore imposé, est aussi un challenge dans notre tête. » Le premier adversaire sera donc Kiel avec un souvenir resté douloureux dans les esprits montpelliérains. En quarts de finale de la Ligue des Champions version 2023-2024, le MHB avait relégué les Allemands à – 9 (39-30) au FDI Stadium avant de sombrer au retour (21-31), un revers qui avait été très très mal vécu par beaucoup bien entendu !! Ce week-end, outre-Rhin, il y a une superbe opportunité à la fois de prendre une revanche mais d’écrire aussi une nouvelle page d’histoire pour un groupe dont l’entente n’est pas le moindre des atouts…
LE PROGRAMME : Samedi 24 mai, à 15 h, Meslungen – Flensburg-Handewitt suivi à 18 h de Montpellier HB – THW Kiel. Dimanche 25 mai, à 15 h, match pour la 3e place, à 18 h, finale à la Sporthalle de Hambourg.







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