LE MONTPELLIER HSC A 50 ANS… BON ANNIVERSAIRE

On a beau être quinquagénaire, la vie ne vous fait pas forcément de cadeaux ! Le MHSC, bon dernier de la Ligue 1 aujourd’hui avec deux victoires dans son escarcelle en douze journées et un changement d’entraîneur (récent), occupera toujours ce rang au terme d’un mois de novembre historique pour la Paillade ou, dans le meilleur des cas, figurera encore dans le wagon des condamnés, le cas échéant à une place très à risques de barragiste. Des finances très fragiles compte-tenu de sa dépendance aux droits TV, la construction d’un nouveau stade plus que jamais en pointillés – elles sont loin les promesses faites à/au nom de Loulou -, le Montpellier Hérault Sport Club qui ne dispose pas de la moindre marge de manoeuvre, savait par avance que cet exercice 2024-2025 serait des plus compliqués. Mais peut-être pas dans ces proportions là…  Les plus optimistes rappelleront, et c’est la stricte réalité du calendrier, qu’il reste 22 journées à disputer au compteur, soit 66 points à prendre. Les plus pessimistes énonceront en vrac une série de chiffres peu encourageants comme ces 2 victoires seulement, ces 11 buts inscrits mais surtout ces 32 encaissés pour une différence terrible de – 21 qui pourrait compter dans le sprint final. Sur les réseaux sociaux, le club, son président Laurent Nicollin en tête, ne sont guère épargnés entre supporters échaudés et ces détracteurs de base, « masqués » de préférence. La réelle proximité du « prési » avec Vincent Labrune, le président (si souvent décrié) de la Ligue de Football Professionnel, l’un des fameux dîners au restaurant mensuel à 30 euros à zapper pour s’offrir un abonnement à DAZN, enfin et surtout les résultats… ne passent pas auprès d’eux.

Photo Pierre Duperron

DES RETROUVAILLES TRES EMOUVANTES

Entre la victoire (3-1) source d’espoir contre le Stade Brestois, surprise de la Champions League et… l’échec (1-0), avec son lot de frustrations (quelques occasions de but, 2 penalties sifflés puis annulés par M. Batta) à Saint-Etienne samedi, il y a heureusement eu les Festivités tant attendues à l’occasion des 50 ans du MHSC. Ou, après un premier apéritif sous forme de « Tournée » des 50 ans » dans huit villes du département, la soirée dédiée aux Centre de Formation masculin et féminin avec la mise à l’honneur des deux premiers directeurs du Centre de Formation du MHSC, Jacques Bonnet, Serge Delmas, récompensés d’un cadre-photo ainsi que Patrick Chauvry, qui, en tant que joueur de la première heure et membre avec des casquettes très diverses du club, s’est vu remettre un trophée « Coup de Coeur », a lancé idéalement l’événement. D’autant que parallèlement s’est déroulée la victoire (1-0) des féminines à Grammont face au FC Nantes en D1 Arkema dans le cadre du « match anniversaire des 50 ans » avec un coup d’envoi donné très symboliquement par Ludivine Diguelman, Ibrahima Bakayoko et Mapou Yanga-Mbiwa. Un cocktail déjeunatoire pour les « Anciens » (plus ou moins jeunes) du club, tous récipiendaires d’un maillot (rouge) historique avec leur nom dans le dos, générateur de retrouvailles émouvantes, de sourires, de larmes, avait constitué, le samedi midi aux stade de La Mosson, une mise en bouche très appréciée de tous. Les mêmes ont ensuite effectué un tour d’honneur en lever de rideau du match avec Albert Rust en porte-drapeau. La famille – une notion forte, majeure même, au sein de la Paillade – dans son ensemble, était bien réunie pour vivre deux journées historiques, refaire le monde, remettre à jour les 06 des uns et des autres et imaginer un avenir plus serein pour l’équipe de Jean-Louis Gasset. Une semaine plus tard, certains en parlent encore.

Photo Pierre Duperron

DES LEGENDES SUR LA PELOUSE

Dame météo ayant fait un petit clin d’oeil aux organisateurs en les préservant de la pluie pourtant annoncée, le « Match des Héros » entre les « Anciens du MHSC » de Michel Mézy et René Girard et le Club des Internationaux français (CIF) d’Henri Emile, a pu se tenir dans de très bonnes conditions avec un coup d’envoi donné par le mythique Fleury Di Nallo avec un ballon descendu du toit par la mascotte Pailladinho. Il aura permis aux quelque 13 000 spectateurs présents de (re)voir en action les Laurent Blanc (une mi-temps dans chaque camp) et Robert, Bakayoko, Hilton, Bedimo, J. Marveaux, Estrada, Camara, Costa, Pitau, A. Mounier, Pionnier, Yanga-Mbiwa, Saihi, Utaka, Barbosa, El Kaoutari, Montano, Hoda Lattaf, Kabze, Dernis, Jourdren, Lacombe, rejoints par l’humoriste Paul Mirabel qui, sous la direction du local de l’étape, l’ex-arbitre international Damien Ledentu au sifflet, se sont « offerts » le scalp des Internationaux, soit les Pires, Porato, Chanelet, Fanni, Mathieu, Zubar, Carrière, Gonalons, Martins, Meriem, Menez, Piquionne, Rémy, Savidan et le « Mr bicyclette », Amara Simba… Une large victoire 5-1 (buts de Costa, Utaka, Camara, Kabze, Montano après l’ouverture du score par Pires) qui n’aura certes pas rapporté 3 points au classement de L1 pour le MHSC mais au moins comblé de bonheur acteurs comme spectateurs. Avec la traditionnelle 74e minute qu’il était plus encore question que d’habitude de respecter et que l’incontournable Loulou a dû tellement apprécier de là-haut

Photo Pierre Duperron

DES FESTIVITES DE NIVEAU CHAMPIONS LEAGUE

Un salut à la Butte Paillade, la douche, quelques selfies ici et là, tout ce petit monde a alors pu rejoindre la Sud de France Arena pour la soirée (grandiose) de gala débutée par un apéritif et un « hommage lumineux » pour le demi-siècle du club paillaidin. Un petit millier de convives, qui (ex)joueur(se)s, entraîneurs, salariés, personnalités (Vincent Labrune, Noël Le Graët, Marc Keller, Jean-Pierre Caillot), politiques, partenaires, proches, supporters, journalistes… a goûté à ce moment de pur bonheur. Et ça n’était plus un MHSC lanterne rouge de L1 qui recevait mais un club niveau Champions League, et à minima européen. Le MHSC a toujours excellé en la matière, il a été autour de la famille Nicollin (Colette, Laurent, Olivier, Agathe) et du noyau d’organisateurs, digne d’un événement qui fera assurément date. Le grand écran a vu défiler des images de la Paillade, des premiers temps, de la Butte, aux épopées européennes en passant par le titre de champion, les deux finales de Coupes de France… On a revu, avec émotion, des visages connus, parfois ceux d’absents – ils ont toujours tort, certains se sont désistés tardivement – lors de ces festivités XXXL. Tour à tour, ont été appelés sur le podium par le présentateur de la soirée, les lauréats (avec interviews à la clé) des diverses remises de « Coups de coeurs », « Capitaines », « Gardiens », « Buts historiques », et équipes vainqueurs de Coupes, Champions / Championnes. De quoi susciter de la nostalgie et de réveiller de jolis souvenirs chez les unes comme chez les autres, même si l’on se gardera bien de citer l’un ou l’autre, de peur d’en oublier…

Photo Pierre Duperron

DES DISCOURS SOUS LE SCEAU DE LA NOSTALGIE ET L’AFFECTION

Ce type de soirée s’accompagne en principe de discours prolongés, la famille a fait dans la sobriété en jouant sur la corde affective. Colette qui a évoqué un « Louis débordant d’affection, il vous aimait… il avait surtout besoin de ressentir la votre à son égard… avec lui, aucune relation n’était anodine… vous les joueurs, vous avez été, d’une façon ou une autre ses enfants… sa famille tenait en lui une place immense, ses fils étaient sa vie, sa fierté, alors je tiens devant vous aujourd’hui, à remercier Olivier et Laurent d’avoir eu le courage, la force, de continuer tout ce qu’avait construit leur père, et ainsi de perpétuer les valeurs qu’il véhiculait… il disait, la vie est difficile, alors il faut l’alléger en prenant le bon côté des choses, donc ce soir, en son souvenir, faisons la fête comme il avait aimé la faire avec sa crête orange et bleue de champion de France ou en 1990 pour la Coupe de France.Il est heureux de nous voir tous réunis ce soir en ce jour anniversaire. De là haut, il nous applaudit, alors, nous tous debout, applaudissons-le de toutes nos forces pour que nos pensées volent vers lui » a pris le relais d’un Laurent relatant « une aventure extraordinaire… une famille qui a connu des joies et des peines mais a toujours su rester unie…un stade de quartier devenu un stade de Coupe du Monde… Louis Nicollin nous a laissé un héritage qui nous dépasse tous… un club qui ne se repose jamais sur ses lauriers et regarde toujours vers l’avenir mais qui n’oublie pas d’où il vient… je suis là pour continuer à écrire notre propre histoire… les défis sont nombreux mais nous restons fidèles à ce qui a toujours fait la force du MHSC, la proximité, le combat, la fidélité à nos valeurs… », Olivier, le frère, en remerciant tout le monde de leur présence et leur souhaitant de savourer la soirée, s’offrant une très discrète conclusion. La suite appartient aux joueurs dès dimanche prochain face au Lille OSC à La Mosson et comme l’aura résumé le président d’un club qui n’a clairement pas d’égal ou presque dans le décor du football français, « cette belle journée m’a donné beaucoup de force et de passion pour arriver à ce que le club reste en Ligue 1, j’espère que les joueurs vont prendre de cette force… », c’est tout le mal qu’on peut lui souhaiter…

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