L’ENTRAINEUR, NATHANAËL MOLIN : TERRE A TERRE MAIS AMBITIEUX AUSSI

Alors que l’exposition de ses petits protégés est maximale, lui reste tapi dans l’ombre, et en fait, n’apparaît qu’à la fin des sets pour conseiller Félix et Alexis, puis des rencontres, pour féliciter, encourager, analyser, et se projeter sur les échéances suivantes; « Lui », c’est Nathanaël Molin, l’heureux entraîneur (national) qui a dû se mettre en retrait lors des deux dernières finales des championnats de France à 100% Lebrun. Aux J.O, il n’aurait ce problème… qu’en cas de finale. A l’orée de cet événement planétaire, « Nath » – par ailleurs élu meilleur entraîneur du monde par l’ITTF en février dernier- réfute la notion « d’histoire de rêve pour moi à l’occasion de ces premiers Jeux Olympiques. Je suis assez terre à terre et à Paris aux Jeux avec comme rôle de les aider à réaliser leurs objectifs. Si l’on rêve, on n’est pas trop dans l’action, les rêves, on les garde pour après », énonce l’intéressé, confortant ainsi sa façon de penser.

Satisfait d’une préparation d’une durée de 24 jours « qui s’est bien passée, sans pépin et où l’on a fait toute ce qui était prévu. Après, on verra ça le jour J, ça n’est jamais une science exacte. »

« On est rodés dans le chapitre des premières fois »

Avant ces Jeux historiques à domicile, Nathanaël Molin n’a pas plus de certitudes que… d’inquiétudes sur la capacité émotionnelle des frérots, objets de tous les regards, à appréhender l’événement. « On va voir un peu comment ils vont vivre ça. Mais entre les championnats du monde même si l’on ne peut pas comparer ça avec des Jeux, la Coupe du Monde par équipes… on a eu plein de premières depuis un an et demi. Dans le chapitre des premières fois, on est  rodés. Ils vivent les choses comme tout le monde avec joies, émotions… après ce qui prend le pas, derrière la table, c’est aussi le plaisir du jeu, du défi, du match quoi. Je dirais que c’est ça la principale clé, d’aller dans le match en lui-même, dans le sens « matcher », dans le duel avec l’adversaire. A partir du moment où tu parviens à entrer dans cette dimension là, après tu te régales, tu fais ce que tu as à faire. SI tu es par contre dans la part émotionnelle, à te dire, « si je n’y arrive pas… » mais pour l’instant ça on l’a toujours globalement évité. On va donc rester dans ces choses là, à parler de matches, de duels, de tactique… » Quant à savoir si ces Jeux arrivent trop tôt ou non, Nathanaël Molin reste plutôt… terre à terre : « Ils arrivent quand ils arrivent (rires), tu fais avec. Soit tu te dis, voilà peut-être que ça aurait été mieux s’ils avaient eu 25 ans, soit tu le prends dans l’autre sens en te disant que c’est une chance d’avoir les Jeux dans notre pays une fois dans ta vie et cette chance, tout le monde ne l’a pas. »

« Une douzaine de candidats pour les médailles en simple »

Félix et Alexis en simple, Alexis en double mixte aussi, les compétitions par équipes, les frérots seront présents sur plusieurs fronts. « On part 3 (tête de série, Ndlr) en individuels avec Félix et par équipes (derrière la Chine et l’Allemagne), donc logiquement, on peut prétendre à une médaille. Mais ça resterait quelque chose d’exceptionnel par rapport à la concurrence et à l’histoire de notre sport puisqu’il n’y a eu que deux médailles avec l’argent de Philou (Gatien) en simple en 1992 à Barcelone et le double en bronze (Jean-Philippe Gatien – Patrick Chila) en 2000 à Sydney. Sur le simple, outre les deux Chinois, il y a une douzaine de candidats aux trois médailles, parmi lesquels Félix et Alexis. » Les Jeux vont démarrer mais notre interlocuteur, sollicité par nos soins en tout début de semaine, n’avait pas plus hâte que ce soit d’arriver au jour J : « Pour moi, c’est un cheminement global. Tu dois t’entraîner, arriver au village, chaque jour est un jour différent qui t’amène petit à petit vers la performance. Le chemin aussi est beau, ça n’est pas que la performance en elle-même », conclut un Nathanaël Molin, terre à terre mais qui pourrait être… nuages dans les nuages si les siens devaient monter sur la boîte ! C’est tout le mal qu’on peut lui (leur) souhaiter…


En savoir plus sur Le blog de Pierre DUPERRON

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

Laisser un commentaire